mercredi 21 décembre 2016

Beatus Depressus (récit d'une dépression) III


Le Nirvana..l’extase..l’euphorie..la gueule de bois..l’amertume..la consternation..l’accablement..l’altruisme …
Au dessus de tout ça triomphe la stupidité..la bêtise de croire en un meilleur lendemain..de croire en la vie..de s’accrocher aux promesses qui ne seront jamais tenues..bourde après bourde..on est amenés à mordre aux « je t’aime »..les « compte sur moi »..les « je ne te laisserai jamais »..la liste est longue..
C’est en concédant à tout ce que la vie nous promet que commence notre perte..on accumule les déceptions..certains s’endurcissent ..les autres se fragilisent à en perdre la raison..un vieil homme m’a dit..ne promets jamais rien à personne..un jour ou l’autre..tu manqueras à une de tes promesses et tu perdras cette personne à jamais..
L’âge d’une personne doit être calculé selon le nombre de mensonges qu’il débite par jour..le nombre d’années est insignifiant..quoique les plus vieux doivent être ceux qui croient à tous ces mensonges..qui les gobent..s’y accrochent..
c'est une histoire à dormir debout..une histoire qui n'a rien d'extraordinaire..une histoire ennuyante.. un dépressif de plus..ça ne touchera personne..ça ne touchera même pas les statistiques..Je me demandes parfois si ça vaut la peine de salir les feuilles avec..et si ça venait à être édité..des arbres tomberont pour une cause ignoble...
Je vivais mon train-train quotidien non sans peine..mais je m'y plaisais..ma vie se résumait à faire des projets..pour les gâcher par la suite...
Telle une intraveineuse..silencieuse..elle a pénétré en moi..elle s'est vidée en moi..tout doucement..aisément..et s'est retiré..me laissant dans un délire digne du plus malsain des psychotropes..mon univers croulait sous le poids de mes rêves..grâce à elle..je m'étais mis à rêver..bien que je ne rêvais que d'elle..cela m'amusait..
Sans que j'en décide..je me trouvais amoureux..je ne m'étais ni défendu ni combattu..je me résignais lentement..je la regardais prendre ma vie..je l'admirais..je me laissais berner..
Le printemps pliait bagages..l'été commençait à installer sa chaleur..une chaleur humide et étouffante...les jours s'allongeaient..mes espoirs aussi..nous parlions pendant des heures..sans ennui..sans lassitude..mon amour croissait de jour en jour..un piège en cristal m'aspirait..je me laissais emporter..
Je savais parler aux femmes..elle savait faire parler les hommes..elle savait se taire..
Tout cela se fit sans une rencontre..cette rencontre ne tarda pas à venir..ce fut féerique
..je n'avais d'yeux que pour elle..j'ai toujours ce gout humide sur mes lèvres..un mélange de rouge à lèvres et de café..un gout qui me hante toujours..un baiser..un seul..un abysse sans fond..Un gouffre..délicieux..à te pousser vers l'extase..le nirvana...
Cette femme qui s'offre à toi..qui te dénude de tes complexes..de ta fatigue..de tes bêtises..cette femme..tu ne peux l'oublier..cette femme..tu ne peux que l'aimer pour le restant de tes jours..
Tel un feu de camp..j'entretenais mon amour pour elle..un feu qui devait rester attisé..un feu que je surveillais de peur que je ne me brûle..plus tard..j'avais réalisé que c'était un feu de con..et pour que ça continue de brûler..il faut des cons pour l'alimenter...
Je n'avais que mon cœur..ma vie misérable..mes rêves naïfs..j'appelais ça mon univers..il était "uni noir"..rien n'allait..ce que je touchais se transformait en cendres..ma vie partait en lambeaux..mais j'étais heureux..un bonheur stupide..éphémère..qui gardait mes yeux bien fermées..mon cœur au chaud et mes poches bien vides..je n'avais plus d'ambitions..ne serait ce que de l'enlacer..de l'embrasser..de pleurer ..étouffer mes sanglots sur son épaule..
je vivais d'amour et d'eau fraîche..d'espoir..de mirages..je ne travaillais que pour pouvoir vivre à ses cotés..même boire et manger me paraissaient farfelus..

elle avait toutes ces amies riches..et tous ces amis collants..parce qu’elle se reniait elle même..parce qu’elle s'amusait à me voir souffrir..parce qu’elle se prenait pour une sainte..parce qu’elle avait de beaux seins..parce qu’elle réussissait sa vie..alors que je m'efforçait à rater la mienne..parce qu'elle connaissait des gens influents..alors que mes amis m'ont laissé tomber..parce que je croyais aux contes de fées..alors qu'elle comptait les méfaits..parce que je l'aimais..parce qu’elle s'en foutait..pour tout ça et bien plus encore..il fallait que nos chemins se croisent pour qu'elle me marque à vie....

mardi 20 décembre 2016

Beatus Depressus (récit d'une dépression) II


Il n’y a pas de jour précis..on ne se réveille pas le matin pour se dire.. aujourd’hui j’entame une dépression..mais il y a une race précise qui te prévient de son apparition..je les appelle les donneurs de leçons..
Les donneurs de leçons..les gens pleins de conseils..ceux qui ont des réponses à tout..ceux qui ont une clé pour chaque serrure..et une serrure à chaque porte..ceux qui détiennent la vérité absolue et indéniable..ceux qui ont dit que les échecs forgent le caractère..que les échecs nous donnent envie de réessayer..de recommencer et de réussir..tous ceux là réunis baignant dans leur profonde ignorance de la vie et de l'Homme..nous donnent la marche à suivre..le manuel de l'utilisateur de la vie humaine..un manuel comme tous ceux qui nous tombent sous la main..incohérents et incompréhensibles..nous n'avons nul besoin de conseils pour gâcher nos vies..nul besoin de personne pour savoir que l'on guérit jamais de ses échecs..ça nous colle..nous casse et nous écrase..malgré les sourires hypocrites qu'on s'efforce à peindre sur nos visages regorgeant de misère..
La misère n'est toujours pas matérielle..le manque affectif te rend misérable..voir ses rêves réalisés par autrui te rend misérable..l'impuissance te rend misérable..parfois tu sens que la terre entière œuvre pour te rendre misérable..puis vient cette illusion qu'on appelle l'espoir..ce tas difforme de rêves que nos esprits meurtris s'activent à créer..ces mensonges énormes qui nous donnent gout à la vie..ces excuses qu'on s'invente pour se réveiller le matin..
Déceptions successives..des échecs qui se réinventent..des rêves brisés..des espoirs perdus..des trahisons..des douleurs et des blessures..on a beau chercher un bonheur éphémère dans tout ce qui nous entoure..on s'accroche au moindre sourire dérobé à la vie..on suit chaque rêve jusqu'à notre perte..on s'agrippe jusqu'à la prochaine déchirure..
Et on se met à boire..à fumer..à chercher tous les caches misère possibles..afin de noyer nos chagrins imperméables et insolubles..on ne lâche rien..on explore les voies  ténébreuses qui se présentent à nous..on se lamente..on porte le tort sur autrui..sur la vie..sur les galaxies..sur le réchauffement climatique..on se dit que cela aurait pu se passer différemment..et on analyse les scénarios les plus improbables pour se rassurer..pour qu'on puisse mettre nos têtes sur nos oreillers en murmurant que ce n'est pas de notre faute et que la vie est cruelle..on fait semblant d'oublier nos méfaits pour se martyriser..

Tu n'as que ce que tu mérites..c'est cru..mais c'est ainsi que ça se passe..certains naissent dans le bonheur..vivent dans le malheur et y meurent..tu as beau crier que tu n'as pas demandé à naître..cela ne change en rien ta vie misérable..tu as beau lutter..aimer..rêver..tu mourras malheureux..tu quitteras la vie comme tu y es entré...en pleurant..
(à suivre ...)

lundi 19 décembre 2016

Beatus Depressus (récit d'une dépression)

Ma seule motivation..c’est rendre ce monde encore plus malheureux qu’il ne l’est actuellement..mes écrits et mes dires..c’est mon gant de midas..mais au lieu de transformer en or ce que je touche..je le réduis en malheur et en sanglots..je ne crains guère l’obscurité qui  règne en moi..je la cultive..je l’aide à se répandre et à pourrir la vie des gens..si je prends du plaisir à le faire ? je ne saurais répondre..je ne sais plus ce que c’est que le plaisir..je suis plus familier à l’envie..on se demanderait si je ressens l’envie de ruiner le bonheur des autres..
Une grosse boule de déceptions, d’échecs et de chagrin..les idées qui paraîtraient noires aux yeux des gens dits normaux..sautillent à mes yeux..m’invitent à danser..me prennent par la main..et je me laisse entraîner vers cet abysse sombre et délicieux..
Les rares confidents que j’ai..si  impuissants qu’ils soient..ne trouvent rien à me dire..ils se contentent d’observer depuis leur monde dit sain..ils observent avec un air de sadisme ma descente aux enfers..
J’ai bon essayer de me diagnostiquer..de puiser dans les écrits psychanalytiques..psychosomatiques..enfin tous ceux qui finissent par un « ique »..pour essayer de trouver quelque chose ou quelqu’un
qui me ressemblerait..j’aimerais tant pouvoir me classer..me trouver un adjectif aussi qualificatif qu’il soit..pouvoir appartenir à un groupuscule de gens aussi heureux de leur médiocrité que moi..
Le premier signe alarmant..c’est l’incapacité de rire..quand on commence à avoir un cœur hermétique aux choses gaies..un cerveau étanche à la joie..une gueule béante..un regard vitreux..mais aussi une grande fidélité à imiter ce qu’appellent les humains le Rire..on arrive à sentir le besoin de s’enfermer et se chatouiller..ou se clouer devant un tas de spectacles d’humoristes tous plus pourris les uns que les autres..ou de tout simplement essayer d’admirer cette spirale qu’est la vie afin d’y trouver ne serait ce que l’espace d’une seconde..un soupçon d’allégresse..
Les signes se suivent..s’amplifient..se diversifient..je me surprends de plus en plus..à chaque fois que je pense que j’ai touché le fond..je m’aperçois que le chemin est encore long..je continue de m’enfoncer parfois en douceur et aussi souvent à vive allure..je n’arrive plus à me contrôler..si conscient de ce qui m’arrive..j’ai remplacé ma force et mon dévouement par un laxisme et une indulgence sans précédent ..
Tout cela serait insensé..sans le commencement..sans le début..sans le jour où tout a balancé….

(à suivre...) 

vendredi 5 juillet 2013

Pleure....(3ème partie)

Frigide. .elle l’était surement. .elle œuvrait pour qu’il l’oublie. .elle n’y pouvait rien. .elle avait beau tout contrôler. .mais elle n’arrivait point à contrôler son cœur. .il avait un cœur d’un petit garçon. .qui malgré la dureté de la vie, avait su garder son innocence. .il voyait en elle tout ce dont il a rêvé. .mais elle s’obstinait à le comparer aux autres. .elle voulait effacer ses échecs en lui. .elle voulait qu’il ressemble à celui là. .qu’il s’habille comme celui-ci. .elle avait un modèle en tête qu’il se devait d’appliquer. .mais sa nature rebelle s’y refusait. .il avait beau lutter contre ces vents de changement. .il en avait plus la force. .il voulait juste la voir rayonner. .la voir épanouie. . 
De lui. .elle s’en foutait. .ça lui était égal qu’il s’énerve. .elle était sure qu’elle le tenait en laisse. .il l’aimait éperdument. .à en mourir. .et elle ne ratait guère une occasion pour assouvir son besoin de supériorité. .ce n’était point de la faiblesse en lui. .il cédait à tous ses caprices. .il savait qu’il était entrain de perdre du terrain. .mais il y avait dans cela une de ces joies amères. .une joie destructive et dévastatrice. . 
Ce qui comptait pour elle c’est son monde qui devait rester inchangé. .son petit jardin qu’on devait point piétiner. .ni même essayer de s’inviter dedans. .pour lui s’était différent. .il était prêt à se sacrifier pour elle. .et il en était fier. .un altruisme dévoué et passionné. .et un égoïsme sec et aveugle. .telle était la dualité qui gouvernait leur relation. . 
un jour. .comme si elle crachait un chewing-gum qui avait perdu son gout sucré. .elle le renia. .tel une fille qui se lassait de sa poupée. .elle le mit de coté. .elle réorganisait sa vie. .s’amusait elle à dire. . 
Les jours passaient. .lourds. .ne ramenaient pas d’espoir. .il espérait qu’elle redevienne ce qu’elle était. .il ne lui restait qu’espérer. .avant de s’endormir le soir. .il se disait que demain serait un autre jour. .que demain il ferait beau. .il aimait cette tromperie. .il adorait s’entourer de faux espoirs. .ne serait ce que l’espace d’une nuit. .ne serait ce que l’espace d’un rêve. .mais il ne rêvait plus. .il dormait d’un sommeil qui approchait la mort. .un sommeil lourd qui ne reposait guère son corps rongé par la maladie. .il espérait toujours qu’à son réveil tout redeviendrait comme avant. .qu’il ne ressentirait plus cette douleur. .que sa voix le réveillerait. .mais en ouvrant l’œil. .il percutait toujours la dure réalité. .il était là. .sans elle. .tel un chien battu. .il ramassait ce qui lui restait de sa personne. .se dirigeait vers la salle de bain. .il luttait pour ne pas se regarder dans la glace. .il voulait oublier à quoi il ressemblait. .oublier ce visage qui ne s’illuminait que lorsqu’il la voyait. . 


Plus le temps passait. .plus il sentait qu’il sombrait dans la démence. .il se disait qu’il existait surement une ligne invisible entre le génie et la démence. .ça le rassurait. .il se disait qu’il avait surement du génie en lui. .il avait en lui de vagues souvenirs. .des voix lointaines qui disait qu’il fut brillant. .qu’il fut un génie. .ça l’amusait sans trop y croire. .à part sa mémoire insatiable et infatigable. .qui lui rappelait toujours son malheur. .il n’avait rien d’extraordinaire. .il n’était bon qu’à se faire du mal. .il avait entrepris de se sortir de cet état. .de cette folie qui le ronge. . 
Il marchait d’un pas précipité. .l’air pensif. .il était en retard. .il se maudissait de ne pas avoir de la monnaie sur lui. .le taxi n’en avait pas aussi. .ils avaient du tourner un peu partout pour en trouver. .il était en retard à cause de ce petit détour. .de ce petit détail. .il savait au fond de lui que ce sont ces petits détails qui font la différence. .mais que pouvait il faire ? ça ne changerait rien qu’il s’énerve. .il voulait penser à autre chose mais n’y parvint pas. .il entra dans l’immeuble. .gravit l’escalier lentement. .comme s’il voulait par cette démarche se calmer. .il prit place le plus près de la fenêtre. .et laissa vaguer son regard. .heureusement son tour n’était pas encore venu. .c’est sa troisième fois dans cette salle quasi vide. .sauf d’une femme. .elle devait avoir la quarantaine. .tapie sur elle même comme si elle se protégeait d’un monstre invisible. .elle ne leva point le regard vers lui quand il fit son éruption dans la salle. .il se demandait ce qui pouvait l’amener ici. .il entendit crier son nom d’une voix aigue qui le tira de sa rêverie. .il hésita l’espace d’une seconde. .puis se leva. .se força de sourire et marcha lentement vers la porte. .une vieille porte comme en faisait plus. .il l’ouvrit doucement. .et s’avança vers un bureau d’une froide noirceur. .une poignée de main mondaine. .et le voila prié de s’installer sur le divan. .il essayer de se caser sur ce divan qui était d’un vert luisant qui contrastait avec le noir qui dominait la pièce. .il ferma ses yeux. .gonfla ses poumons. .et entreprit le récit de son histoire. .cela mit près d’une demi heure. .il ne faisait que parler et parler. .parfois. .une larme rebelle arrivait à quitter ses yeux. .malgré tout le mal qu’il se donnait pour se maitriser. .il fut arrêté par son auditeur. .nous reprendrons la semaine prochaine, un lundi. .ça vous va. .il acquiesa d’un signe de la tête. .salua. .et se dirigea vers la porte. .il se tourna comme pour demander un truc. .mais il laissa tomber sa main sur la poignée et l’ouvrit. .il sortit son portefeuille. .paya sans dire mot. .ponctua son silence avec un sourire et sortit. . 
Il arpentait les rues depuis toute à l’heure. .il voulait sentir la différence. .il finit par se dire que ce psychothérapeute ne changeait vraiment rien dans sa vie. . 

Il avait quelques photos d’elle. .il passait des heures entières à les contempler. .s’était son pêché mignon. .on en a tous un. .s’était une sorte de rite sacré pour lui. .il s’enfermait dans sa chambre. .fermait les volets. .éteignait le lumière. .et commençait sa méditation. .il regardait ces photos de tous les angles. .il les imprégnait dans sa mémoire. .les gravait à coup de larmes et de soupirs étouffés. .il admirait son sourire malicieux. .ses mèches rebelles. .il s’essuyait les yeux et sortait abattu de cette pénombre. .il en souffrait tellement. .de ne plus pouvoir remettre ces mèches à leur place. .ça le tuait. .mais ça ne l’empêchait pas de pratiquer son rite tous les jours. .il préférait mourir que de ne plus la voir. .comme s’il n’était pas déjà mort. . 
la douleur était le seul sentiment qu’il pouvait ressentir. .toutes ses émotions étaient évanouies, envolées. .il n’y avait que la douleur et le chagrin qu’il essayait de camoufler derrière un sourire idiot et un regard vitreux proche de celui d’un drogué. .la drogue. .il avait déjà pensé à en prendre. .il parait que ça aide à oublier. .mais il ne pouvait rompre ses promesses. .il lui avait promis de ne plus jamais entamer une action stupide. .sa mémoire ne cessait pas de le lui rappeler. .il n’y avait rien pour l’aider à l’oublier. .mais le voulait il vraiment ? Le pouvait-il ?  
Tous les soirs. .avant de fermer l’œil. .il lui souhaitait bonne nuit. .il lui parlait durant des heures entières. .lui écrivait des messages. .mais elle n’était pas là pour le voir. .pour l’entendre. .ou pour lire ses messages. .il était plongé dans un solo des plus déchirants. .il faisait comme si elle était toujours avec lui. .comme si elle ne lui avait pas tourné les talents. .

samedi 22 juin 2013

Pleure....(2ème partie)

Aujourd’hui, il se leva plutôt que d’habitude. .pourtant il n’avait pas réglé son réveil la veille. .il se dirigea vers la salle de bain. .entra sous la douche. .fit couler l’eau froide sur sa peau encore tiède. .et entreprit de marmonner un air italien. .laissant deviner sa joie. .sitôt sa douche finie. .il se regarda dans la glace. .admira ses cheveux en sel et poivre. .caressa doucement sa barbe. .elle aimait cette barbe. .il en ignorait la raison. .à vrai dire. .il voulait ignorer la raison. .il se brossa les dents lentement. .soigneusement et avec ardeur. .on dirait qu’il voulait effacer un arrière gout qu’il avait sur la langue. .il se changea rapidement. .il avait choisi sa tenue depuis la veille. .il voulait paraitre élégant. . 
Il marchait lentement sur la plage. .il admirait tout sur son passage. .les vagues. .les enfants qui jouaient en se balançant des boules de sable. .les quelques couples timides qui se voulaient discrets qui marchaient cote à cote sans se tenir la main. .il s’entreprit de choisir un café. .il était le seul à avoir une rose dans la main. .il avait une petite honte à la tenir. .en s’asseyant. .il prit soin de la déposer devant lui sur la table. .un serveur trapu s’afficha devant lui avec un sourire des plus faussés. .il commandât deux cafés. .le serveur le regarda étrangement du coin de l’œil et partit aussitôt. .quelques minutes plus tard il ramenait les deux cafés en sifflotant. .les déposa négligemment sur la table. .resta debout quelques instants comme s’il attendait d’être payé. .et tourna les talons en sifflotant le même air. . 
Il trempa ses lèvres dans son café. .les yeux rivés sur la chaise vide en face de lui. .il regardait refroidir le café qu’il avait commandé pour elle. .il avait l’esprit calme comme s’il savait ce qui se passerait. .sitôt son café fini. .il appela le serveur qui se fit attendre quelques minutes avant de répondre à son appel. .il paya. .le serveur encaissait avec un sourire mélangeant pitié et ironie à la fois. .et finit par dire. .elle t’a planté ?… il fut choqué par l’audace de ce trapu. .il répondit qu’elle a eu des empêchements. .laissant la rose sur la table. .il s’éloigna rapidement. .la tête baissée. .le serveur hésita pour l’appeler. .puis se dit que tout compte fait. .s’il en avait besoin il l’aurait emportée. .il s’empressa de ramasser son butin pour le cacher dans les vestiaires. .il offrirait bien cette rose à sa nouvelle copine après le travail. .laissant les tasses sur la table. . 
S’il n’y avait pas ce serveur pour le remettre sur terre. .la matinée aurait pu être un succès. .il voulait juste fêter l’anniversaire de leur rencontre. .avec la femme qui ne viendrait plus jamais. . 
Tout a commencé le jour ou il a cru que la vie pouvait lui accorder une seconde chance. . 
Il ne sentait presque rien. .il voyait des silhouettes blanches bouger au dessus de sa tête. .il faisait un effort surhumain pour se ressaisir. .mais il n’y arrivait pas. .il voulait se rappeler. .mais se rappeler lui faisait tellement mal à la tête. .il choisit de fermer les yeux. .et d’attendre. .le temps semblait passer lentement pour lui. .il en perdait la notion. .il dormait. .se réveillait pour se rendormir. .jusqu’à vint le jour ou il sentit la force d’ouvrir les yeux. .il se vit dans une chambre d’hôpital. .soudain tout lui revint. .il se revoyait entrain de vomir du sang. .sortir en courant. .héler un taxi. .demander à un vieux chauffeur, qui distinguait à peine la route derrière de grosses lunettes, de l’emmener à la clinique. .vomir encore une fois dans le taxi. .s’était du sang qu’il vomissait. .il avait un étrange gout ferreux dans la bouche. .le vieux du taxi qui proférait des injures à se couper le souffle. .il se voyait s’écrouler devant les infirmières. .il entendait ses cris de douleurs. .il en avait le ventre plié en deux. .ses lèvres frêles bougeaient à peine. .il voyait les infirmières écourter leur pause pour le secourir. .elles criaient. .téléphonaient. .leur détresse retomba quand apparut un jeune homme qui rappelait plus un comptable qu’un docteur. .il cria quelques ordres. .et tout le monde parut rassuré. .quoiqu’ils continuaient de courir dans tous les sens. .il se voyait sur une chaise roulante. .il se voyait dans la salle d’opérations. .et puis plus rien. .ça lui revenait en cascade. . 
à son chevet. .une jeune infirmière. .qui malgré son allure maladroite. .semblait maitriser ce qu’elle faisait. .cette fille avait un drôle de prénom. .ça lui rappelait une chose qui le faisait rire. .elle prit le soin de lui raconter, sans omettre le moindre détail, sa mésaventure. .les interventions qu’il a subi. .sans oublier de mentionner, sans trop insister dessus, que les frais des soins qu’il a reçu devaient être réglés le plus rapidement possible. .au fond de lui il s’en foutait. .ce qui comptait pour lui s’était sa vie. .il ne pouvait pas se permettre de mourir. .il avait plein de rêves à réaliser. .des territoires à reconquérir. .des dettes à payer. .il demanda à sa nouvelle amie de le laisser se reposer. .il naissait entre lui et cette infirmière. .une sorte d’amitié qui mélangeait la compassion à la sympathie. .il aurait aimé lui parler de tout. .mais quelque chose le retenait. .il se contentait de l’écouter raconter sa vie. .et de répondre brièvement à ses questions. . 
Il s’apprêtait à sortir de la clinique. .il avait des ordonnances plein les poches. .il savait que ça aurait pu être sa fin. .il se félicitait d’être toujours en vie. .il jeta un dernier regard à sa chambre. .elle valait bien le prix qu’il a payé. .il s’engagea dans le couloir qui menait à la sortie. .il marchait lentement mais d’un pas assuré. .il était encore faible. .mais il préférait rentrer. .il était pressé de rentrer. .il voulait. .savoir à tout prix. .pourquoi personne ne s’est inquiété pour lui. .

mercredi 12 juin 2013

Pleure....(1ère partie)

Durant des jours, il a déambulé, le regard vitreux, sans aucune émotion. .il fallait que la vie lui rende ce qu’elle lui avait volé, qu’elle le recrache, qu’elle le vomisse s’il le faut. .qu’elle le garde pour elle n’avait aucun sens. .
Il a d’abord traversé une première phase. .
De temps à autre sa mère venait le rejoindre dans son taudis. .elle avait tant pleuré que son œil a pris un aspect brillant. .sa bouche avait adopté une inflexion amère que tous les fous rires du monde ne sauraient effacer. .elle tentait de le raisonner, de le réconforter. .de lui éviter, en le submergeant de mots tendres et rassurants, de sombrer dans la démence. .
Elle posait sa main sur sa nuque tandis qu’il fixait le mur blanc d’un regard vide. .il en voulait à la terre entière. .
Lorsque les premières lueurs du jour apparaissaient. .il se résignait à dormir. .il se laissait choir sur ce qui lui servait de lit. .pendant quelques heures il naviguait entre rêves et cauchemars. .puis il se levait tel un automate et s’en allait poursuivre son entreprise désespérée. .rien ne différenciait plus le jour de la nuit. .
Et puis tout bascula. Un matin il ne se leva point. .réalisant que quelque chose s’est passée. .sa mère accourut. .il était allongé sur le coté. .les yeux ouverts. .ouverts. .rouges et humides. .s’était la première fois. .une réaction saine. .du coup elle se mit à pleurer aussi. .mais de joie. .elle le prit contre elle. .un seul mot sortit de ses lèvres : Pleure !
Il ne parlait toujours pas. .mais cela n’avait pas d’importance. .elle le voyait revivre sous ses yeux. .il avait besoin de force. .le reste suivrait. .plus tard. .elle venait lui apporter de quoi reprendre ses forces. .c’est en touchant l’interrupteur qu’elle l’aperçût. .il gisait comme une épave échouée sur le sable. .ses yeux étaient toujours grands ouverts. .de grosses larmes en tombaient silencieusement. .
Il était entré dans la seconde phase. .
Il ne quitta plus sa chambre. .sa bouche acceptait de se nourrir mais elle se refusait à prononcer la moindre parole. .il passe l’essentiel de son temps à pleurer. .des pleurs sans sanglots. .un robinet de tristesse bloqué en position ouverte. .il guettait son téléphone. .son seul compagnon. .à chaque fois qu’il scintillait. .il se précipitait sur lui. .pensant trouver sa délivrance. .
Ce n’est pas encore pour cette fois. .
Et quelques torrents de larmes supplémentaires viennent se jeter dans son océan de folie. .
Le premier bonheur n’est déjà pas gratuit. .le deuxième est hors de prix. .
Ça lui rongeait l’esprit depuis son réveil. .et même avant. .ça lui plait de se poser des questions qu’il appelle existentielles. .qui en fait ne touchent que son existence à lui. .une existence des plus normales pour ne pas dire à la limite du minable. .le voilà tourmenté par cette lourde tache. .prendre une décision. .lui qui passait sa vie à fuir, se trouvait coincé. .et pour une fois. .il n’y avait personne pour décider à sa place. .il n’y avait personne pour le sortir de là. .il se sentait seul et délaissé. .mais au fond de lui. .il savait que tout le monde avait raison de le planter là. .de le laisser choisir entre un bonheur fugace et incertain. .et un bonheur déchu et vidé de son charme. .il voyait sa vie comme une partie de poker. .à chaque fois qu’il s’approchait de prendre sa décision. .il sentait l’adrénaline monter en lui tel un parieur dans un casino. .il sentait tel un léger picotement dans sa nuque. .ça lui plaisait mais ça ne l’aidait point à trancher. .il aimait ce laxisme. .mais il savait que ça ne pouvait durer indéfiniment. .ce qui le tracassait c’est qu’il pouvait perdre. .lui qui était toujours un mauvais perdant. .c’est peut-être
pour cette raison qu’il fuyait toujours. .il avait une de ces phobies. .une peur insoutenable. .de perdre ceux qu’il aime. .mais au fond de son cœur. .il est bien convaincu qu’il a déjà tout perdu. .il a pris son café. .et les questions existentielles inondaient son cerveau. .il ne faisait que les énumérer. .sans pourtant essayer de leur trouver des réponses qui pourraient calmer l’ébullition de son cerveau. .soudain lui vint une idée. .qui en d’autres circonstances lui aurait fait peur. .l’idée de partir. .de tout laisser tomber. .de ne plus se retourner. .pouvoir oublier les dégâts que pourrait causer ce départ précipité. .à chaque gorgée de son breuvage amer. .cette idée prenait des formes bien précises. .jamais son esprit ne fut aussi lucide. .il se voyait déjà loin de tout ce brouhaha. .il imaginait déjà sa nouvelle vie. .il avait un rictus aux lèvres qui rappelait vaguement un sourire. . 
Monsieur. .monsieur. .nous fermons dans dix minutes. .lança un petit serveur, mal rasé, d’une voix caverneuse qui le fit tressauter, le tirant de sa rêverie. .lui rappelant son impuissance. .son incapacité de rompre ses promesses. .il ne pourrait jamais causer du chagrin à ceux qu’il chérit plus que tout au monde. .plus que lui même. .il se leva lentement. .glissa quelques pièces dans les mains du serveur qui sentait fortement l’eau de javel et le détergent bon marché. .il sortit sans dire un mot. .et se dirigea
vers sa voiture. .il resta dedans. .immobile. .les doigts sur le contact. .il n’avait pas le courage de la mettre en marche. .il ne savait pas ou aller…

mercredi 23 janvier 2013

Désolé...

La grisaille qui s'étendait devant lui  n'était point différente de celle qui enveloppait son cœur..son regard se perdait dans ce panorama fade que lui offrait la fenêtre de ce bureau..Il était tout simplement fatigué..
Son interlocuteur parlait depuis un bon moment..il parlait d'un langage hermétique..il articulait mal..il puait la cigarette et le parfum bon marché..il ponctuait ses phrases de sons bizarres..mais rien en son discours ne semblait intéresser l'homme qui était en face de lui et qui s’efforçait à garder son esprit concentré sur le paysage qui s'offrait à lui..et vint la question qui annonçait la fin de l'entretien..
- Alors..vous en pensez quoi de tout ça?
- Euh..c'est que...
- Que comptez vous faire?
- Je suis désolé..cela ne se reproduira plus..
Il avait parlé sans quitter la fenêtre des yeux..d'un signe sec et hautain, il fut prié de quitter le bureau..il salua..dès qu'il mit la main sur le battant de la porte..il entendit crier derrière lui..
- Vous restez chez vous en attendant la décision du conseil de discipline..
il ouvrit la porte sans se retourner..les yeux balayant la moquette..il marchait lentement vers la sortie..il se disait qu'il était vraiment désolé..
En se réveillant le matin..il trouva sur le frigo une liste de course qu'avait notée sa femme..il la prit sans la regarder et la fourra dans sa poche..il descendit les marches lentement..en arrivant à la porte de l'immeuble..il s’aperçut que pour la première fois de sa vie..il n'était pas pressé..il prit son temps pour choisir un café..il savourait son café froid en regardant les passants hâter le pas..il se sentait libéré..mais au fond de lui il savait que cette liberté éphémère ne durerait pas..
Il prit le soin de rentrer plus tard que d'habitude..il avait fait les courses..sa femme était déjà au lit..en allumant la lumière de la chambre pour se changer..elle lui cria d'une voix somnolente..
- Tu es en retard..
- Euh..c'est que je suis passé faire les courses..dit-il tout bas..
- Éteins la lumière..je veux dormir..tu sais que je me lève tôt..
- Je suis désolé..souffla-t-il d'une voix pleine de résignation..
Les jours passaient..identiques..il passait des heures à errer d'un café à un autre..d'une vitrine à une autre..il était même parti voir des films au cinéma..il attendait la décision du conseil de discipline qui ne tarda pas à venir..ce jour là il reçut une lettre recommandée qui fixait la date de sa convocation..il la déchira rapidement et reprit la lecture de son journal..
Quand la secrétaire le fit entrer..il commença à réaliser l'ampleur de ses actions..mis à part le directeur qui l'avait convoqué l'autre jour..les personnes qui présidaient ce conseil de discipline lui étaient inconnues..ils parlaient tous d'une langue de bois insupportable..un mélange de réprimande et d'intimidation..à la fin du discours..on lui donna la parole pour se défendre..les quelques mots qui sortirent de sa bouche décrivaient bien son impuissance..
- Je suis désolé..je ne voulais pas que ça se passe ainsi..laissa-t-il sortir de ses lèvres tremblantes..
On le pria de sortir pour donner l'occasion au conseil de délibérer..il s'installa en face de la secrétaire..rien n'était plus pénible que l'attente..pour patienter..il se mit à mater la secrétaire..elle était d'une trentaine d'années..les cheveux teints d'un blond ridicule..les cernes qu'elle avait en disaient long sur son mode de vie..alpaguée d'une mini jupe et d'un décolleté qui laissaient ses interlocuteurs confus..elle allait et venait entre son desk et le bureau de coté en lui jetant le même sourire commercial..elle savait l'issue de ce conseil de discipline..elle en avait connu des dizaines..l'homme qui était en face d'elle lui faisait pitié..mais sa façon de la regarder la répugnait..bien qu'elle avait pris l'habitude, elle détestait qu'elle soit épiée..
Quelques minutes passèrent..il entendait les pas de la secrétaire approcher de la porte qui s'ouvrit lentement..avec le même sourire..elle s'approcha de lui..d'une main elle tenait une feuille et de l'autre un stylo..elle fut brève..il devait rédiger sa démission..sans protester, il prit la feuille..et d'une main tremblante commença à écrire..il n'avait qu'une seule chose en tête..il ne pensait qu'à la réaction de sa femme..il imaginait le pire..
Il savait que sa femme n'accepterait jamais son licenciement..mais il savait qu'elle finirait bien par le savoir..pour le lui annoncer..il rentra plus tôt que d'habitude..elle ne cacha pas sa surprise en le voyant entrer..il fut bref..il exposa la situation en quelques mots..elle encaissa sans brancher..elle, qui ne ménageait jamais ses mots, resta silencieuse..son silence lui faisait peur..le déstabilisait..il s'attendait qu'elle éclate à tout moment..mais rien ne se passa..ce soir là..ils dinèrent ensemble après avoir couché les enfants..ils firent l'amour passionnément comme si rien n'était..
Le matin..elle le réveilla doucement..elle avait pour lui une longue liste de courses et de tâches..il ne pouvait refuser..il savait que ça lui prendrait la journée..mais en se rappelant la veille..il se disait qu'elle méritait au moins cela ..
À bout de souffle..il marchait depuis un bon moment..d'une administration à une autre..d'une course à une autre..il se laissa choir sur une chaise et cria pour commander un café et de l'eau..la liste des tâches était encore longue..mais c'était une manière de payer pour son licenciement..il ne pouvait cacher sa joie en trempant ses lèvres dans son café..il ne s'attendait pas à autant de calme de la part de sa femme..et ça l'égayait..
Il montait les escaliers non sans peine..en ouvrant la porte..il fut frappé par l'obscurité qui enveloppait l'appartement..d'une main maladroite il chercha l'interrupteur..la lumière s'installa découvrant un hall vide..il mit du temps pour comprendre que tous les meubles ont disparu..il n'y avait qu'un tas difforme de linge..ses habits étaient empilés à même le sol..il courait d'une pièce à une autre en essayant de comprendre ce qui s'était passé..la voix de l'opératrice qui lui annonçait que le téléphone de sa femme était éteint le ramena sur terre..elle avait bien joué ce coup..
D'un pas hésitant, il s'approcha de cette porte qu'il avait toujours craint..il tendit la main pour sonner..la porte s'ouvrit aussitôt..son beau père, qui se tenait devant lui, était en pyjama..il avait la soixantaine..une chevelure bien garnie en sel et poivre..de petites lunettes ornaient son nez presque plat qui rappelait sa carrière d'ancien boxeur..
- Que viens tu faire ici ? Lança le beau père..
- Je veux parler à ma femme..
- Tu la verras au tribunal..après tout ce qui s'est passé, je ne comprends pas que tu te pointes chez moi..
- que je sois licencié n'est pas un problème..dès demain je me mettrai à chercher un travail...et...
- Tu diras tout cela devant le tribunal..allez..je dois dormir..
- Mais..je suis désolé..je ne voulais pas que ça se passe ainsi..
Avant de finir sa phrase, la porte s'était déjà refermée..il savait que tout était déjà fini..le long de son chemin pour la maison..il pensa aux années qu'ils avaient passées ensemble..il se rappela leur amour qui avait étouffé sous le poids des problèmes..il ne pouvait la blâmer..il voulait juste qu'elle le pardonne..
Hormis la pension mensuelle..il n'avait plus aucun lien avec son ex femme..il avait trouvé un nouveau travail qu'il exécutait la tête basse et la bouche cousue..
En rentrant le soir..il retrouvait son appartement quasi vide..sauf d'un matelas et d'un frigo..il rentrait uniquement pour dormir..ses nuits passaient froides et amères..le plongeant dans la solitude et l'isolement..la solitude..ce mal invisible..cette prison frigide aux barreaux infranchissables..il se sentait englouti dans cette noirceur opaque..il savait qu'il avait besoin d'une prise de position..de prendre du recul par rapport à sa vie et par rapport à ses choix..car il était tout simplement fatigué..fatigué d'être désolé..fatigué de passer sa vie à s'excuser...


à suivre...